L’oeuvre, le Stabat mater
Le Stabat Mater, poème catholique romain du XIIIe siècle attribué à Jacopone da Todi est considéré comme l’expression classique d’une nouvelle forme de piété, plus empathique et émotive, caractéristique de la fin du Moyen Âge.
Il a été mis en musique par un très grand nombre de compositeurs : Pergolesi, Haydn, Vivaldi, Rossini …
Karl Jenkins compose le sien en 2008. En plus du texte latin original, il y ajoute six mouvements en langues diverses : anglais, arabe, araméen, grec, hébreu, et une harmonisation aux sonorités moyen-orientales. Les premier et septième mouvements sont des variations de mouvements d’Adiemus respectivement « Cantus Song of Tears » et « Amate Adea ».
Le compositeur, Karl William Jenkins
Sir Karl William Jenkins est un compositeur et musicien gallois né le 17 février 1944 sur la péninsule de Gower.
Son père, instituteur, organiste et chef de chœur lui donne une première instruction musicale. Il étudie à la Gowerton Grammar School puis commence sa carrière musicale comme hautboïste à l’Orchestre national des jeunes du Pays de Galle. Il étudie ensuite la musique à l’Université de Cardiff puis à la Royale Academy of Music de Londres.
Dans les années 70, il est membre de groupes de jazz et de rock. Il écrit ensuite des musiques publicitaires pour lesquelles il obtient plusieurs prix prestigieux.
Actuellement, Karl Jenkins est le musicien vivant le plus joué dans le monde. Ses oeuvres » Adiemus » et » The Armed Man : une messe pour la paix » connaissent tout particulièrement un succès planétaire.
En 2015, il devient le premier musicien gallois à être anobli.
Latin |
Français |
Stabat Mater dolorosa Juxta crucem lacrimosa dum pendebat Filius.Cuius animam gementem, contristatam et dolentem, pertransivit gladius.O quam tristis et afflicta fuit illa benedicta Mater Unigeniti.Quæ mœrebat et dolebat, Pia Mater cum videbat Nati pœnas incliti.Quis est homo qui non fleret, Matrem Christi si videret in tanto supplicio?Quis non posset contristari, Christi Matrem contemplari dolentem cum Filio?Pro peccatis suæ gentis vidit Iesum in tormentis et flagellis subditum.Vidit suum dulcem natum morientem desolatum, dum emisit spiritum.Eia Mater, fons amoris, me sentire vim doloris fac, ut tecum lugeam.Fac ut ardeat cor meum in amando Christum Deum, ut sibi complaceam.Sancta Mater, istud agas, Crucifixi fige plagas cordi meo valide.Tui nati vulnerati, tam dignati pro me pati, pœnas mecum divide.Fac me tecum pie flere, Crucifixo condolere, donec ego vixero.Iuxta crucem tecum stare, et me tibi sociare in planctu desidero.Virgo virginum præclara, mihi iam non sis amara: fac me tecum plangere.Fac ut portem Christi mortem, passionis fac consortem, et plagas recolere.Fac me plagis vulnerari, fac me cruce inebriari, et cruore Filii.Flammis ne urar succensus per te Virgo, sim defensus in die judiciiChriste, cum sit hinc exire, da per Matrem me venire ad palmam victoriae.Quando corpus morietur, fac ut animæ donetur Paradisi gloria.Amen ! In sempiterna sæcula. Amen. |
Elle était debout, la Mère, malgré sa douleur, En larmes, près de la croix , Tandis que son Fils subissait son calvaire.Alors, son âme gémissante, Toute triste et toute dolente, Un glaive transperça.Qu’elle était triste, anéantie, La femme entre toutes bénie, La Mère du Fils de Dieu !Dans le chagrin qui la poignait, Cette tendre Mère pleurait Son Fils mourant sous ses yeux.Quel homme sans verser de pleurs Verrait la Mère du Seigneur Endurer si grand supplice ?Qui pourrait dans l’indifférence Contempler en cette souffrance La Mère auprès de son Fils ?Pour toutes les fautes humaines, Elle vit Jésus dans la peine Et sous les fouets meurtri.Elle vit l’Enfant bien-aimé Mourant seul, abandonné, Et soudain rendre l’esprit.Ô Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse Pour que je pleure avec toi.Fais que mon âme soit de feu Dans l’amour du Seigneur mon Dieu : Que je Lui plaise avec toi.Mère sainte, daigne imprimer Les plaies de Jésus crucifié En mon cœur très fortement.Pour moi, ton Fils voulut mourir, Aussi donne-moi de souffrir Une part de Ses tourments.Donne-moi de pleurer en toute vérité, Comme toi près du Crucifié, Tant que je vivrai !Je désire auprès de la croix Me tenir, debout avec toi, Dans ta plainte et ta souffrance.Vierge des vierges, toute pure, Ne sois pas envers moi trop dure, Fais que je pleure avec toi.Du Christ fais-moi porter la mort, Revivre le douloureux sort Et les plaies, au fond de moi.Fais que Ses propres plaies me blessent, Que la croix me donne l’ivresse Du Sang versé par ton Fils.Je crains les flammes éternelles; Ô Vierge, assure ma tutelle À l’heure de la justice.Ô Christ, à l’heure de partir, Puisse ta Mère me conduire À la palme des vainqueurs.À l’heure où mon corps va mourir, À mon âme, fais obtenir La gloire du paradis.Amen ! Pour les siècles des siècles. Amen. |